Interdiction des contenants et ustensiles en plastique d’ici 2020 : un véritable tournant pour les professionnels de l’emballage

Loi Agriculture et Alimentation

Le 25 octobre 2018, le Conseil Constitutionnel français a statué sur la Loi Agriculture et Alimentation, qui prévoit l’interdiction de la commercialisation et l’utilisation d’un grand nombre de contenants en plastique. Les professionnels de l’emballage s’insurgent car cette nouvelle loi, pourrait potentiellement menacer plus de 2500 emplois et engendrerait une perte de plus de 800M €*. (Source Elipso : association représentant les fabricants d’emballages en plastique et souples).

Qu’est-ce qui va changer avec la loi Agriculture et Alimentation ?

Visant à réduire les déchets plastiques et dans le but de protéger l’environnement et la santé publique, le Conseil Constitutionnel a statué sur une interdiction des plastiques à usage unique. Deux amendements plastiques importants de la loi Agriculture et Alimentation concerne l’industrie de l’emballage. En effet, le député François-Michel Lambert a proposé un amendement qui, dès le 1er janvier 2020, impliquera la fin de la mise à disposition des gobelets, verres et assiettes jetables de cuisine pour la table, pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre jetable, plateaux repas, pots à glace, saladiers, boites et bâtonnets mélangeurs pour boisson en matière plastique. Seuls les matières compostables en compostage domestique et constitués, pour tout ou partie, de matières biosourcées seront autorisées. Le second amendement de Laurianne Rossi vise à mettre fin à l’utilisation de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique, dans les services de restauration collective des établissements scolaires et universitaires ainsi que des établissements au plus tard le 1er janvier 2025. Ces amendements ont été reconnus conformes à la Constitution.

Quelles alternatives à l’emballage plastique ?

Les fabricants d’emballages n’ont pas attendu les impératifs des amendements du Conseil Constitutionnel pour réfléchir à des solutions alternatives au plastique. Des barquettes répondants déjà à la réglementation ont été commercialisées auprès des cuisines centrales. Composées de cellulose emboutie et cellulose moulée, elles sont biosourcées (en fibres de cellulose vierge) et compostables (en compost industriel pour la plupart). La fabrication de ces nouveaux produits engendre un surcoût par rapport au polypropylène (+10 à 20% pour la cellulose emboutie, + 30 à 40 % pour la cellulose moulée). Des analyses ont permis d’identifier les forces et les faiblesses des « bioplastiques ». Entre les PLA (acide polylactique) et les PHA (plyhydroxyalcoates ou polyhydroxybutyrates) qui ont une étanchéité à l’oxygène et à l’eau, les produits cellulosiques, plus poreux par nature sont perméables à l’oxygène et les produits à base d’amidons sont hydrophiles. Certains matériaux ne sont pas totalement biosourcés (mélanges amidons / polyesters, polyesters biosourcés non biodégradables) et d’autres impliquent des procédés de fabrication polluants ou d’extractions très énergétiques (dérivés cellulosiques / cellulose moulée, PHA). Le PLA n’est pas compostable en compost ménager. Les emballages comestibles arrivent aussi sur le marché. Selon les différentes analyses, des progrès sont encore à faire pour offrir des emballages utilisables pour la stérilisation industrielle, écologique et avec des coûts de production correcte pour les entreprises.

Steriflow, quand efficacité rime avec adaptabilité

« Constructeur d’autoclaves industriels depuis plus de 40 ans, nous avons dû ces dernières années, adapter nos processus de stérilisation et pasteurisation pour répondre aux contraintes des nouveaux emballages sur le marché. La base de la stérilisation passe par l’étanchéité de l’emballage du produit pendant et après le cycle. Si la matière composant l’emballage est poreuse,  il est impossible de garantir la stérilité. Ce qui est le cas pour les emballages cellulosiques, poreux par nature et donc perméables à l’oxygène. Nous attachons beaucoup d’importance à travailler en relation avec les fournisseurs d’emballages. Ce travail d’équipe permet d’être au fait des nouveautés et avoir connaissance des problématiques inhérentes à la stérilisation des nouveaux emballages végétaux, biosourcés ou à base de cellulose. Certains de nos clients font le choix de revenir au contenant en verre, même si ce dernier est plus couteux et contraignant en termes de logistique. Lors de la mise sur le marché des emballages souples et semi rigides, nous proposons à nos clients de les aider pour paramétrer la pression dans l’autoclave et permettre la préservation de la forme de l’emballage. Beaucoup de chemin reste à parcourir en particulier sur ces nouveaux emballages et nous savons aujourd’hui que la collaboration avec les professionnels de l’emballage est indispensable. Notre laboratoire d’essais basé à Roanne dans la Loire, nous permet d’effectuer des tests d’étanchéité sur les nouveaux emballages. En ayant la faculté de s’adapter rapidement aux évolutions du marché, Steriflow entend préserver sa place de leader dans la fabrication d’autoclaves industriels. » Claire Brilhac, responsable laboratoire d’essais chez Steriflow.

Partagez cet article sur les réseaux sociaux